Dépression post-natale : Pourquoi est-ce que je ne suis pas heureux(se) ?

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Depression post-natale : Pourquoi est-ce que je ne suis pas heureux(se) ?

La dépression post-partum est un mal-être très sérieux qui toucherait 14% des femmes mais qui est aussi observée chez les hommes. Des nouveaux parents se retrouvent souvent dans l’incompréhension totale de leur état: Devenir père ou mère devrait être le plus beau jour de leur vie, mais pourquoi ne sont-ils pas heureux? De nombreuses femmes et de nombreux hommes se débattent avec leurs émotions et ce qu’ils pensaient devoir ressentir lors de la période de maternité.

Levons le voile sur cette souffrance taboue.

Qu’est-ce que la dépression post-partum?

Comprendre la dépression postnatale

La dépression postnatale apparaît généralement après l’accouchement dans la première année. Elle peut durer plusieurs mois, voir même des années mais peut aussi pointer le bout de son nez durant la période de grossesse. 

C’est un trouble dépressif qui s’installe après l’accouchement; Tristesse et anxiété rythment le quotidien des femmes et des hommes qui en souffrent; C’est une véritable maladie. En fait, c’est une dépression comme nous la connaissons tous, sauf qu’ici, elle est liée au moment où le parent se retrouve face à sa maternité ou paternité.

A savoir: La dépression post-partum est différente du Baby-blues qui lui, est moins grave et ne dure qu’un temps (2 semaines environs en général).

Les symptômes de la dépression postnatale

Une dépression liée à la jeune parentalité peut-être détectée par les symptômes suivants, qui sont très proches d’une dépression “classique”:

  • Se sentir triste, sans valeur et sans espoir sur une longue période
  • Des changements d’appétit
  • Un sentiment d’être une mauvaise mère / un mauvais père
  • Des pleurs sans raison
  • Sentiment de fatigue dès le matin, paresse
  • Peur de nuire à soi-même ou à son bébé
  • Perte d’intérêt (Plus d’envie, plus rien n’intéresse)
  • Manque d’intérêt pour le bébé, ne pas se sentir lié à lui ou être anxieux à son égard
  • Confusion et difficulté de concentration
  • Difficulté à dormir ou trop dormir
  • Des troubles de l’humeur constants qui durent au moins 2 semaines
  • Trouble sexuel

Les causes et facteurs à risque

La dépression postnatale peut venir de causes physiologiques mais peut aussi être enclenchée par les changements énormes dans la vie d’un nouveau parent que provoque l’arrivée d’un bébé.

Se sentir submergé et dépassé, ne pas trouver son équilibre entre les activités, les contraintes et devoirs d’une maman ou d’un papa peut également contribuer à ce mal-être.

Il existe aussi d’autres causes qui peuvent contribuer à l’apparition d’une dépression post-partum comme:

  • Un enfant post-terme
  • Une naissance prématurée
  • Des difficultés économiques
  • Un enfant présentant des troubles du sommeil
  • Pour les pères: Une dépression post-partum maternelle. Selon une équipe de chercheurs, des symptômes de dépression post-partum apparaissent chez le père lorsqu’ils s’atténuent chez la mère et qu’elle commence à aller mieux.
  • Une enfance familiale compliquée. Des histoires familiales compliquées, une enfance difficile et lourde peut raviver des souvenir chez un parent. La naissance peut déclencher un ancien mal-être.

Qui peut-être touché?

Hommes comme femmes peuvent être touchés par la dépression post-partum car l’arrivée d’un bébé est un véritable chamboulement aussi bien sur le mode de vie que sur le plan psychologique.

Les femmes

En fait, toutes les femmes ont un risque de développer une dépression post-partum. 

Dans un article publié dans l’Américan Psychatric Association, il est annoncé qu’1 femme sur 7 souffrirait de ce type de dépression. Les mères de moins de 19 ans, encore dans le cursus scolaire ou vivant dans des ménages à revenu faibles sont plus susceptibles d’être touchées par ce phénomène.

Les hommes et la dépression post-partum

Les hommes et la dépression post-partum

Malheureusement, on oublie souvent les hommes lorsque l’on parle d’enfants et des difficultés à devenir parent. Leur santé mentale périnatale est sous-diagnostiquée et non traitée pour problème de dépression post-partum. Pourquoi? Car les professionnels de santé sont plus occupés à suivre les mamans. De plus, l’interlocuteur premier pour un homme est généralement son médecin traitant. Ce sont les femmes qui font l’objet d’un suivi particulier : Visites post-natales avec une sage-femme, auxiliaire de puériculture, pédiatre, … Cela, contrairement aux hommes, leur permet d’exposer leurs peurs, leurs doutes, de poser des questions et de se sentir soutenues. Ainsi la libération de la parole pour un jeune papa est plus difficile.

Donc, les papas eux aussi peuvent avoir de ce mal-être invisible. Et ainsi souffrir de ce que l’on peut appeler une dépression paternelle. Ce n’est pas exclusivement un problème de femme.

Selon une étude publiée par JAMA Psychiatry, c’est 1 homme sur 20 qui souffrirait de dépression post-partum. Quel dommage donc que la santé mentale des jeunes pères ne fasse pas l’objet de plus d’attention. [Source]

Pourquoi un homme peut-il déprimer à l’arrivée d’un bébé?

Cette question peut-être absurde. Mais il est quand même tentant de se la poser lorsque l’on voit le peu de moyen déployé pour savoir si un nouveau papa se sent bien à l’arrivée d’un bébé et si il a le moral les mois suivants.

Sous ces airs de dur à cuir, l’homme à aussi des émotions. Lui aussi peut ressentir des coups de mou dans sa vie, un sentiment de mal-être et de l’anxiété. Même si en général ils arrivent à mieux le dissimuler. Le problème n’est pas moins grave et moins conséquent que chez une maman.

En fait, pour beaucoup, devenir père signifie augmentation des responsabilités, auto-réflexion et éloignement de l’individualisme. Cela peut entraîner des effets positifs sur la santé selon certaines études, notamment celles du Dr Lloyd Frank Philpott. Mais d’autres analyses démontrent qu’être un jeune père peut aussi avoir des impacts négatifs.Car passer du statut d’homme à part entière à papa est une transition exigeante et complexe qui peut entraîner anxiété, détresse et risque de dépression.

Je vous invite à lire ce témoignage touchant d’un papa ne ressentant aucune émotion à l’arrivée de son bébé pour mieux comprendre.

Quelles sont les conséquences d’une dépression post-natale?

Les conséquences d’une dépression post-natale peuvent être très graves dans certains cas. C’est pour cela qu’il est très important de la détecter au plus tôt afin de la prendre en charge.

  • Développement altéré du lien affectif, risque de problème de comportement et d’éducation (Enfant)
  • Risque d’infanticide
  • Possibilité de rejet par l’un des parents
  • Risque de suicide, pensées noires
  • Difficulté de couple
  • Risque de comportement agressif / violent (parent)

Comment sortir d’une dépression post-partum?

La bonne nouvelle est que la dépression post-partum est un trouble psychologique traitable. Plusieurs astuces et méthodes existent afin de se sortir de cette situation.

Admettre que quelque chose ne va pas

On parle souvent de traitement sans vraiment commencer par le commencement. Avant de parler, de se confier, de sauter le pas pour entamer une thérapie et un traitement, il faut impérativement que la personne qui ressent les symptômes d’une dépression post-partum se mette en tête qu’elle est victime de cette situation et qu’elle l’accepte.

Le plus difficile dans ce genre de dépression, c’est d’admettre que quelque chose ne va pas. En général, les femmes et hommes qui souffrent de ce mal-être se replient sur eux-même. Une grossesse suivi d’un accouchement et/ou vivre la première fois avec un statut de “papa” ou “maman” devrait-être merveilleux. Mais ce n’est pas le cas.

Les jeunes parents concernés par la dépression post-partum n’osent pas consulter car ils se sentent coupable de ne pas ressentir le bonheur attendu. Avoir l’impression d’être une mauvaise mère ou un mauvais père est la chose qui revient le plus souvent et c’est ce sentiment qui amène la sensation de honte et la peur d’être jugé. Se voiler la face et ne pas ouvrir ne serai-ce qu’un peu la porte du bonheur juste pour répondre aux critères de perfection parental de la société n’est-il pas dommage ? Le plus important est de penser avant tout à la santé et au bien-être de soi-même et de son enfant. Si quelque chose semble clocher, écoutez-vous et admettez que quelque chose ne va pas.

Ne pas minimiser la situation

Ce point est important car plus la dépression post-natale est diagnostiquée tôt, plus il sera simple et moins long de la prendre en charge.

Donc, il est important de ne pas minimiser la situation et de se rendre compte que ce problème est très sérieux.

Voici un exemple en ce qui concerne la fatigue: Il se peut que les jeunes parents mettent tout sur le compte de la fatigue alors que le mal-être est bien plus profond. Le premier pas à faire (Un premier pas souvent énorme et qui peut paraître insurmontable) est d’admettre que quelque chose ne vas pas et que la fatigue n’est pas le seul problème.

Tous les jeunes parents peuvent être confrontés à la fatigue à l’arrivée d’un enfant, ainsi qu’à toutes les autres aléas pas très cool qu’offrent le statut de parent. Ce sont des choses normales mais lorsque vous comprenez que ce n’est pas uniquement cela qui vous fait déprimer, vous faites déjà un grand pas. Un pas vers une solution qui pourrait permettre de réparer ce qui s’est cassé.

Ne pas lutter seul – Parler à un professionnel de santé

Dépression post-partum - Parler à un professionnel de santé

En réalité, ce n’est pas de votre faute si vous êtes déprimé(e) et que vous ressentez ce mal-être. Il est nécessaire dans cette situation d’être entouré par des proches et des professionnels de santé.

Le moyen le plus efficace pour poser un diagnostic et traiter une dépression post-partum est de consulter un médecin. Celui-ci va ainsi pouvoir évaluer vos symptômes et mettre en place un traitement qui vous sera adapté.

Psychothérapie et/ou antidépresseur peuvent aussi être intéressant dans ce cas. 

Le saviez-vous? Parler de ses sentiments à une autre personne permettrai de modifier son humeur. Mettre sa peur d’être jugé de côté et en parler à des personnes de confiance est certainement le meilleur conseil que vous pourriez recevoir. [Source]

Faire de l’exercice

Selon des chercheurs Australiens, faire de l’exercice aurait un effet anti-dépresseur sur les personnes souffrants de dépression post-natale. Le simple fait de pratiquer la marche, de respirer de l’air frais aurait déjà un impact positif sur la santé mentale. Vous pouvez même , par exemple, pratiquer cela avec votre enfant en le mettant dans la poussette.

[Source]

Prendre du temps pour soi

En général, prendre du temps pour soi est important. Mais cela l’est encore plus lorsque l’on souffre de dépression post-natale. Le problème, nous l’entendons bien, est que les personnes dépressives n’ont plus le goût ni l’envie. Difficile alors de vaguer aux occupations qu’elles aimaient tant avant l’arrivée du bébé.

Cependant, il est important de se programmer du temps pour soi au moins une fois par semaine durant quelques heures. Faites garder bébé à votre conjoint, votre belle mère ou autre personne de confiance et allez faire ce qui vous plaisait tant autrefois. En plus, comme vous êtes une nouvelle personne, pourquoi ne pas essayer de nouvelles choses? C’est le moment ou jamais pour s’inscrire à des séances de yoga, de paddle ou de méditation. Moment détente et recul assuré ! (En plus, vous ferez certainement de jolies rencontres qui vous changerons les idées. Maintenir des liens sociaux et ne pas se refermer sur soi-même est important dans ces moments difficiles).

Créer un lien avec son enfant

Dans une situation pareille, il se peut que créer un lien avec son enfant parait impossible. Donc, la nouvelle maman ou le nouveau papa n’a souvent pas envie d’aller vers son enfant: Il y a un véritable manque d’intérêt.

Cependant, créer un lien affectif est très important car il symbolise la sécurité qui se forme entre un enfant et son parent. Un lien réussi va permettre à l’enfant de se sentir en sécurité pour se développer pleinement. Aussi, c’est ce lien qui affectera la façon dont le bébé communiquera et formera des relations tout au long de son existence.

Apprendre à créer des liens s’avère bénéfique aussi bien pour l’enfant que pour le parent. Pourquoi? Car un contact avec l’enfant va permettre une libération de l’hormone de l’amour: Cela rend plus heureux, plus sensible aux sentiments des autres, plus attentionné et permet de comprendre de mieux en mieux les signaux non verbaux du bébé.

L’établissement de lien est une étape longue et difficile mais qui portera ses fruits au fil du temps: Vous n’en serez pas peu fière !

Astuces pour créer un lien avec son bébé

Voici quelques astuces pour créer un lien parent-enfant:

  • Masser le bébé. Le toucher à un rôle important dans le développement de l’enfant et dans le processus de création de liens. De plus, selon une étude, masser son bébé atténuerait la gravité des symptômes de dépression post-partum. Pour se faire, vous pouvez vous inscrire à un cours ou vous renseigner sur internet ou à travers les livres. [Source]
  • Le contact. Cela permettrai de vous détendre vous et vote bébé tout en renforçant les liens. Allaiter ou nourrir au lait maternisé un bébé collé directement contre sa peau par exemple aurait de nombreux bénéfices. Vous pouvez aussi dormir nu avec votre bébé peau contre peau.
  • Le sourire. Une étude a démontré que lorsqu’une mère voit son bébé sourire, les zones de son cerveau qui sont associées à une récompense s’illuminent. [Source] Sachez que lorsque vous sourirez, votre bébé prendra aussi ce réflexe et vous donnera surement son premier vrai sourire entre ses 6 à 12 semaines. N’hesitez pas à montrer, donc, vos plus belles dents à bébé !

Point sur la dépression post-natale

La dépression post-natale est traitable. Beaucoup de femmes et d’hommes voient leur symptômes s’atténuer en 6 mois à condition bien-sur de prendre conscience du problème et d’en parler pour avoir le plus d’astuces possibles pour se sortir de cette situation désastreuse: C’est la clé.

Si vous avez des idées noires, suicidaires ou qui pourraient nuire à votre enfantou à vous-même, appelez les services d’urgence de votre région.

Dans des cas plus graves: Si vous vous sentez confus ou désorienté, que vous avez des idées obsessionnelles au sujet de votre enfant, que vous vous sentez paranoïaque ou si vous avez l’impression d’avoir des hallucinations. Appelez immédiatement votre médecin car cela peut ne pas correspondre à des symptômes d’une dépression post-natale mais à ceux d’une psychose post-partum ce qui est une maladie encore plus grave.

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