Phobie: Comment s’en sortir?

Peur des araignées, des serpents, phobie sociale, phobie scolaire, claustrophobie,… La liste est longue. 5 à 25% de la population souffrirait d’une peur bleue de quelque chose. Un manque de maîtrise total et des réactions incontrôlées; une phobie peut être un véritable handicap au quotidien. Alors, comment venir à bout de sa phobie ?

Qu’est-ce qu’une phobie?

Une phobie est une peur incontrôlée, morbide. Véritable angoisse, elle s’empare des personnes qui y sont confrontées.  Elle se manifeste en présence d’objets particuliers, situations, animal, actes ou idées. Vous ne le savez peut-être pas, mais la phobie peut être liée à des choses dont vous ne soupçonneriez même pas la possibilité. Cette peur immense est associée à une crainte angoissante. On peut aussi parler de “peur irrationnelle” et de “peur disproportionnée”.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, un adulte sur deux éprouverait des peurs excessives et gênantes (par exemple, être très crispé lors de chaque vol aérien). Tandis que 12 % de la population souffrirait de phobies, peurs explosives et invalidantes (comme l’impossibilité totale de prendre un avion).

Les symptômes d’une phobie

Une personne phobique n’arrive pas à contrôler la situation ni l’état dans lequel elle se met face à l’objet de sa peur. Mais elle reconnait cependant le caractère absurde des réactions qu’elle a. Voici les symptômes (à savoir qu’ils sont différents d’une personne à l’autre) que l’on peut retrouver:

• Une tendance à éviter les objets déclancheurs / les situations ou situations déclancheuses de peur.
• Isolement
• Des signes corporels: Vertiges, transpiration, accélération du rythme cardiaque ou de la respiration. Bouffées de chaleur et sueurs froides. Nausées, diarrhées, troubles gastro-intestinaux, pleurs. Mais aussi des insomnies et troubles du sommeil.

Les phobies les plus répandues

Voici les phobies les plus fréquemment rencontrées dans le domaine clinique.

L’arachnophobie: Peur des araignées

C’est la peur bleue des araignées. C’est aussi la peur la plus courante de l’occident et on l’observe surtout auprès des femmes. Pour les personnes souffrant de cette phobie, il y a un réel handicap. Au point où rentrer dans un pièce ou descendre un escalier où se trouve une araignée est un véritable calvaire. Aussi, aller dans une vieille maison où il aurait potentiellement une araignée, voir une cave devient impossible. Vue réelle, simple photo ou évocation de leur nom, les araignées provoquent une panique. Mais aussi des sueurs froides, frissons, tremblements,…

La claustrophobie

Elle désigne la peur des endroits clos ou confinés comme par exemple un ascenseur ou un tunnel. Mais cette peur peut aussi être déclenchée lorsque la personne se trouve dans un lieu avec beaucoup de personnes autour d’elle. Hors de question pour ces phobiques de se cacher dans un placard pour une partie de cache-cache !

Le saviez-vous? Un individu peut très bien survivre (indéfiniment) dans un espace non ventilé. Mais ce n’est pas cette information qui annulera la peur d’un claustrophobe.

L’aviophobie (ou aérodromophobie): Peur de monter en avion

Cette phobie est très répandue et elle est constatée aussi bien chez les femmes que chez les hommes. La phobie de l’avion peut être liée à plusieurs angoisses: L’espace clos, l’angoisse d’un crash, le vide. Il n’est pas rare que cette phobie soit associée à une autre phobie. Par exemple, les claustrophobes ne veulent pas s' »enfermer » dans un avion. Ou encore le refus de voyager avec ce transport peut être lié à la peur de vomir.

La peur de se retrouver entouré d’inconnus et de ne pas pouvoir voir le pilote peut aussi jouer. Cela est très problématique, surtout si le phobique doit se déplacer dans le cadre d’un déplacement professionnel ou pour se rendre dans une destination de vacances lointaine. Privilégier d’autres transports, comme le bateau, devient très vite contraignant !

Et si jamais la personne doit prendre l’avion, obligatoirement… Elle s’expose à des suées, des crises d’angoisse, des sensations de vertiges, des pleurs, nausées, incapacité à se nourrir et à s’hydrater.

L’hématophobie: La phobie du sang

D’après l’OMS, la phobie du sang est la 3ème phobie la plus populaire chez les gens. Inutile de vous dire que l’angoisse est bien présente à l’approche d’un examen médical ou d’une prise de sang. Ne venez pas non plus demander de l’aide à un hématophobe si vous vous coupez les doigt en cuisinant. C’est vous qui devrez lui porter secours, finalement ! Tension artérielle et rythme cardiaque accélérés, faiblesse musculaire, malaise, tournis…

Ces personnes angoissent considérablement à l’idée de se blesser. Ils ont peur des accidents et des maladies qui pourraient aussi engendrer des injections et des perfusions. Couteaux, aiguilles et autre objet tranchant et pointu ne peuvent pas être manié plus sûrement que par un hématophobe. La vue du sang leur provoque des sueurs froides.

Les phobies les plus étranges et insolites

Avoir peur des légumes, des pieds, des chauves, des fleurs,… Voici des phobies dont vous ne soupçonnez même pas l’existence. Elles peuvent paraître infondées contrairement à la peur de la noyade ou la peur de prendre l’avion. Mais pourtant, des personnes souffrent réellement de ses phobies insolites ! (Peut-être même vous, qui sait?). Car la peur est propre à chacun et il est possible de la décliner à l’infini.

• La pédiophobie: Peur des poupées ou de toute représentation d’être vivant comme les mannequins.
• L’émétophobie: La peur de vomir.
• La nanopabulophobie: La peur des nains de jardin à brouette. Oui, vous avez bien compris: à BROUETTE. Si le nain de jardin à une pelle ou un arrosoir entre les mains, rien à craindre. Mais si c’est une brouette… Panique assurée. Autant dire que cette phobie est bien précise.
• L’octophobie: La peur du chiffre 8
• L’omphalophobie: La peur des nombrils. Et c’est pire lorsque ces personnes voient quelqu’un triturer le leur !
• La trypophobie: La peur des trous
• La phobophobie: La peur d’avoir peur
• La butyrophobie: La peur du beurre.
• La carpophobie: La peur des fruits. La simple vue de fruits peut provoquer des sudations et des palpitations.
• La génuphobie: La peur des genoux.

Comment vaincre sa phobie ?

L’inondation

La technique de l’inondation consiste à s’immerger totalement dans la situation de sa phobie. Cette méthode peut-être très difficile à réaliser, mais cela vaut la peine d’essayer.

La personne qui présente une phobie doit se forcer à utiliser l’objet de sa phobie le plus souvent possible. Par exemple, si vous êtes claustrophobe, vous devez tous les jours prendre l’ascenseur au lieu des escaliers pour aller au travail. Ou pour descendre de votre appartement. Si votre phobie et d’avoir des microbes sur les mains et que vous ne touchez aucun objet qui peut vous sembler sale: Efforcez-vous d’ouvrir les poignées de portes publiques à pleine main.

Psychologiquement, vous allez vous habituer à cette situation. Ainsi, votre corps se libère progressivement de ses hormones de stress car il comprendra que le danger est écarté. Qu’il ne se passe rien lorsque vous prenez l’ascenseur, ou que vous êtes dans un endroit clos. Et qu’il ne se passe rien non plus si vous restez debout 2 minutes dans le noir si vous avez peur du noir.

n quelques sortes, vous allez apprivoiser vos émotions et apprivoiser votre peur !

Cultivez-vous

Le cerveau humain fonctionne ainsi: Il a peur de l’inconnu et l’inconnu génère du stress.

Et si vous combliez ce vide lié au manque d’informations, pour commencer ? Par exemple, si vous avez peur de prendre l’avion, pourquoi ne pas vous rassurer en  lisant tout sur le fonctionnement des avions. Les statistiques de vols, et les mesures de sécurité. Magazines, documentaires, études et expériences scientifiques, livres,… Une quantité de supports infinie existe pour vous renseigner sur le sujet qui vous effraie. N’importe quel qu’il soit.

Ainsi, vous sentir en confiance, vous sentirez que vous maîtrisez la situation. Ce sentiment de savoir et de contrôle et très rassurant pour l’être humain. Parfois, rien qu’un peu de connaissances peut vous aider à réduire considérablement vos peurs.

La technique de l’échelle

Il se peut que votre phobie ne soit pas encore surmontée car vous y êtes allé un peu trop brusquement lors de vos tentatives de domptage.

Si les deux méthodes précédentes vous paraissent trop brusques, vous pouvez opter pour la méthode de l’échelle. Qui elle, est plus douce. Comme son nom l’indique, elle consiste à monter des échelons petit à petit. Par exemple, si vous avez peur des chiens, vous pouvez y aller étape par étape. En premier, vous passez en phase d’analyse. Vous allez simplement commencer par regarder une photo d’un chien. Ensuite, une vidéo d’un chien. Une fois habitué, vous allez continuer par une phase d’action. En commençant par marcher à environ 10 mètres d’un chien dans la rue, puis 5 mètres, puis à quelques pas seulement.

Bien sûr, ne faites pas tout en une seule journée ! Vous pouvez vous fixer un objectif. Par exemple, le premier mois, regarder une photo de chien tous les jours. Le deuxième mois, commencer par regarder des vidéos et marcher à une certaine distance d’un chien. Et ainsi de suite. Cela vous permet d’avoir un temps d’adaptation face à l’objet de votre phobie. Vous avez plus de chances de réussir ainsi plutôt que de brûler les étapes.

De petits stress qui s’atténuent et se domptent au fil du temps? Cela vaut mieux qu’un énorme stress que vous allez vous infliger en voulant faire face directement à votre peur. De plus, la situation vous paraîtra vraiment insurmontable tant votre réaction sera violente.

L’hypnose contre la phobie

Cette technique permet de programmer de bonnes pensées dans votre esprit et d’éliminer les pensées négatives.

Avec l’hypnose, vous ne vous débarrasserez pas forcément de vos peurs, vous les aborderez simplement différemment. Vous n’aurez plus cette angoisse permanente face à l’objet de votre phobie. Vous n’aurez plus de réactions aussi démesurées, car vous aborderez la chose d’une autre manière.

Si vous avez déjà tout essayé, hypnose peut-être la solution à votre problème. Attention cependant, cela ne fonctionne pas sur tout le monde car chaque personne réagit différemment.

Écrire

Ecrire sur sa phobie, coucher ses angoisses sur le papier… Cela peut aider à les rationaliser et à les minimiser. Vous allez ainsi réduire ce qui vous paraît insurmontable sur un simple bout de papier. Tout simplement.

Cela va vous permettre de prendre conscience, en décrivant votre peur lorsque vous êtes face à l’objet de votre angoisse, de l’état démesuré dans lequel vous vous mettez.

Lorsque vous serez à nouveau confronté à votre phobie, vous penserez aux mots que vous avez écrit et vous vous direz que ce n’est pas si terrible que ça, lorsque vous les aviez écrit.

Cette technique vous permettra de vous demander: Cela vaut-il le coup, là, maintenant, de se mettre dans cet état physique ou/et émotionnel face à cette situation? Vous porterez un regard plus externe sur vous, votre comportement et la situation à laquelle vous êtes confronté(e).

Ainsi, vous modifiez progressivement votre comportement. Et si vous échouez la première fois, rien ne vous empêche de tenir une sorte de journal. Qui recense toutes les fois où vous vous êtes retrouvé dans des situations très compliquées pour vous. En complétant votre carnet, vous arriverez forcément à rationaliser, un jour, une situation à laquelle vous êtes confronté. Et sur le moment même !

Du positif !

Surtout, n’hésitez pas à positiver et à ne pas retenir uniquement le négatif de ce que vous vivez. Au lieu de penser à ce qui se passe réellement, pensez à ce qui ne se passe pas, justement. Par exemple, si vous avez peur des chiens, mais que vous arrivez à vous tenir à quelques mètres de lui. Vous pouvez vous dire que vous avez peur, mais vous pouvez aussi analyser la situation:

Le chien ne m’as même pas regardé, le chien ne s’est même pas approcher de moi, le chien n’a même pas remarqué ma présence. En fait, le chien s’en fiche.

Un autre exemple, si vous avez peur du noir. Certes il y aura des points négatifs: Vous transpirez, votre poul accélère, vous avez envie de vous ruer sur l’interrupteur. Mais vous pouvez vous dire qu’il ne s’est absolument rien passé lorsque vous vous êtes tenu debout dans votre pièce sombre.

Bien sûr, vous pouvez adapter cette méthode à n’importe quelle situation.

Lâcher prise

Ou plutôt, mettez de côté l’idée de vouloir absolument garder le contrôle.

C’est normal, tout le monde réagit comme cela. Nous voulons apprendre à contrôler notre peur. Nous voulons prévoir, même s’il est impossible d’avoir la main sur tout.

Le problème, c’est que là où nous n’avons aucun contrôle, nous éprouvons de la peur. Mais est-il possible d’avoir un contrôle? Car même si vous savez nager, vous pouvez vous noyer. Un chanteur professionnel peut toujours faire des erreurs et couper un concert.

Abandonnez l’illusion de contrôle et vous soyez libre, libérez vous. Et faites confiance à la vie !

N’hésitez pas à me faire part de vos phobies dans les commentaires :).